Depuis l’année 2012, Google développe une police de caractère très particulière. Il s’agit de Noto, qui est soigneusement développée pour prendre en charge près de 800 langues différentes à travers le monde. En effet, si le design de certaines polices – ou fonts – nous semble tout à fait banal, on oublie souvent tout le coté analogique du développement : en effet. Un lettre numérique n’est pas simplement un dessin sur votre page de traitement de texte, elle doit aussi pouvoir être supportée par tous les formats de fichiers, mais aussi par plusieurs langues. Ne vous est-il jamais arrivé de tomber sur un message crypté, tout simplement car la police de caractères n’était pas lue par votre smartphone, ou ne prenait pas en charge la langue affichée ?
Avec Noto, Google s’efforce de créer une sorte d’ « esperanto » des polices des caractères, avec la gestion de 110 000 caractères. Le nom de la police vient du jardon des coders : lorsque un font ne s’affiche pas, l’erreur affichée se nomme « .notdef » mais tout le monde l’appelle « tofu ». Ainsi, pour éviter le tofu, « no more tofu » les developpeurs de Google améliorent sans cesse la police « No(more)to(fu) ». Cela est très important pour Google, qui s’efforce de faire fonctionner son moteur de recherche avec un affichage cohérent partout dans le monde, dans tous les idiomes existants. Un des gros challenges a été d’éliminer le tofu des smartphones et tablettes sous iOS et Android, qui utilisent notamment des emoji. Une expertise spéciale avec une gestion de scripts spécifiques a été et est encore nécessaire.
Au delà des problèmes purement techniques d’affichage, il se trouve que la font Noto va permettre de préserver l’histoire et la culture de langues rares grâce à la numérisation, notamment des langues parlées par seulement quelques tribus. Noto a réussi notamment à supporter et à retranscrire l’Urdu Nastaliq, un système d’écriture utilisé par 100 millions de personnes, mais qui n’avait pas été supporté dans le web auparavant, mais aussi à remettre au goût du jour un alphabet mort existant seulement sur certains manuscrits et monuments datant du quatrième siècle, ce qui permettra de mieux l’étudier et de le préserver.
Vous pouvez télécharger la police de caractère Noto sur le site de Google.